Quelques mots d’histoire …
L’histoire du hameau de Daubèze
Nous sommes dans le bassin d’Aquitain longtemps noyé par les eaux de la Garonne puisant sa source dans les Pyrénées et alimentée ici par le Gers, la Baise et l’Auvignon. Ces rivières servaient de voies de circulation. Arrivèrent des populations venues de l’Est : les Ligures, les Celtes, les Teutons, les Ambrons. Des pistes se formèrent.
Une route de crête se dessina entre les Pyrénées et le bac de l’écusson sur la Garonne que l’on appelle la Peyrine. Cette route, passant à côté du vieux moulin, alimentera Daubèze. Les romains , en pleine expansion, ne vont pas tarder à arriver. Ils sont à Toulouse (-420 avant JC) puis très vite à Lectoure. Un peuple Gaulois (-110 avant JC), regroupé autour d’AGINUM essai de résister autour de l’oppidum de l’Hermitage mais Crassus, général de César, mettra fin à cette résistance. Ce sera la PAX ROMANA et la création de grandes exploitations agricoles appelées « villas romaines ».
Plusieurs sont reconnues dans la commune de LAMONTJOIE. Le culte de l’empereur bat son plein et l’on fait des martyrs de CAPRAIS, FOY, PHEBADE et QUITTERIE. Cette princesse wisigothe donnera son nom à l’église de Daubèze : Sainte-Quitterie. En l’an 300, le christianisme devient religion d’état et après la chute de Rome, prendra le pouvoir avec les nouveaux envahisseurs.
Après les wisigoths, les Francs. Ici, une église primitive deviendra « la Gleysace », le cimetière de Daubèze remplace une villa romaine dont on trouve encore de nombreux débris.
L’an 900, les Vikings envahissent l’Europe en passant par les fleuves jusqu’à Toulouse. Ils apportent leurs remarquables bateaux et fondent des colonies. Le commerce va se développer jusque vers l’Inde à travers le monde arabe. Pour se défendre, des » mottes castrales » sont construites à Montastruc et à la Tuque…
L’an 1000 va donner suite à un développement exceptionnel de l’agriculture, de l’église, de la démographie et du commerce. La féodalité s’installe et les paysans sont soumis aux seigneurs. C’est l’époque ou se crée le BOURG CASTRAL de Daubèze, érigé sur un éperon rocheux proche de la villa romaine de Lagrama. On y met en œuvre une tour du seigneur, son puit, et plus loin, une église.
Il reste à ce jour l’église Sainte-Quitterie du XVème ainsi qu’une maison forte largement remaniée. A l’époque, l’accès depuis la Peyrine prenait fin à Daubèze. Cet accès sera prolongé bien plus tard. Une charte des coutumes de Daubèze précisera les usages en 1272. (Elle copie en grande partie la charte d’Agen) Art 58 : les populations se regroupent à l’intérieur de l’enceinte. Autour du consul (le maire), sont regroupés le bayle (le juge trésorier contrôleur), 13 prudhommes (élus chargés de la gestion des routes, ponts et fontaines).
En 1299, Philippe Le Bel, petit fils de Louis IX, ( Saint-Louis) crée la bastide de LAMONTJOIE. Sa charte sera bien plus attirante pour la population paysanne, le village va reprendre de l’ampleur. Daubèze restera un petit hameau …
Article rédigé par Corine Payen, fille de Jacqueline Payen
Le site de Daubèze
Au sud-ouest d’Agen, à proximité du Gers, le hameau de Daubèze est établi à environ 2 km au nord-est du bourg de Lamontjoie. Il est situé sur une ligne de crête orientée nord-ouest – sud-est, établie entre deux vallées, l’une organisée autour du ruisseau de Vignes ou de Taillefer, au nord, l’autre autour d’un cours d’eau temporaire, au sud.
La route de crête conduisant à Daubèze (depuis la RD 931 joignant Agen et Condom, à l’ouest ou depuis la RD 268, à l’est) est aujourd’hui l’unique route d’accès. Celle-ci offre de très belles vues sur un horizon lointain et un paysage plus proche vallonné avec de beaux modelés de terrain.
L’environnement agricole forme une mosaïque de parcelles cultivées, de formes irrégulières et de tailles plus ou moins importantes. Le paysage est relativement ouvert, mais conserve des séquences boisées avec quelques bois tels que le Boulon Bois, le Bois Rond ou le Bois de Daubèze au nord, des bosquets, des alignements boisés, des arbres isolés.
Des maisons isolées ou regroupées, souvent accompagnées d’une structure végétale, sont disséminées aux alentours. Plusieurs plans d’eau, des retenues collinaires, ponctuent les vallées proches.
D’une manière générale, le paysage est assez bien préservé. Seuls quelques éléments parasites notoires sont à signaler comme les réseaux aériens, en particulier une ligne à haute tension qui traverse la campagne au nord du site. Quelques parcelles agricoles présentent des installations de protections plastiques, uniquement au nord.
Au sud-est du site, à environ 900m du hameau, se trouve l’emplacement d’un ancien cimetière. Il semble correspondre au cimetière de l’ancienne église paroissiale de Saint-Hilaire (située au lieu-dit Gleize Bieille, à proximité d’un habitat gallo-romain et dont dépendait Daubèze, aujourd’hui disparue) utilisé uniquement pour les sépultures depuis le XVIIe siècle.
Une histoire familiale pas comme les autres …
Jaqueline Payen (1915 – 1993)
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